épisode 21
Iran, 1387
publié le 7 septembre 2017
En vérité, Tamerlan ne faisait pas vraiment assassiner TOUS les habitants des villes qu’il asservissait. Il se contentait de faire tuer les garçons de plus de huit ans, à l’exception des artisans et artistes qu’il envoyait à Samarkand, sa capitale. Il s’est en la matière assuré une réputation de protecteur des arts et lettres.
Passé un temps dans le langage courant (un Tamerlan est un homme aux allures conquérantes), le personnage historique a inspiré les créateurs qui en ont fait un personnage de roman et de drame. Christopher Marlowe écrit Tamburlaine the Great en 1587, Georg Friedrich Haendel en fait l’Opéra Tamerlano sur un livret en italien de Nicola Francesco Haym en 1724, Edgar Poe écrira également un poème épique sur le personnage en 1827..
On raconte que quand on lui amène le sultan Bayezid après la bataille d’Ankara (1402), Tamerlan éclate d’un rire franc. Devant l’incompréhension de son ennemi à sa merci, il aurait déclaré
Je ne me moque pas de toi mais de l’ironie d’Allah qui a partagé le destin du monde entre un borgne et un boiteux !
Craint et détesté, la figure de Tamerlan est restée assez populaire dans une partie du monde arabe. Il est en effet considéré comme un des grands unificateurs des nations musulmanes. Sa victoire contre le sultan ottoman Bayezid l’a aussi paradoxalement popularisé en Europe où les visées expansionnistes du sultan turc provoquaient des inquiétudes.
Héros national en Ouzbékistan, sa statue a maintenant remplacé le buste de Karl Marx sur une place de la capitale Tachkent.
Variation Goldberg 11 de Johann Sebastian Bach interprété par Shelley Katz