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épisode 24

les prisonniers de Bonaparte

Palestine, 1799

publié le 25 novembre 2017

compléments

Malheur aux vaincus

Le statut de prisonnier de guerre n’est vraiment défini qu’en 1907 dans le traité de La Haye. Il est conforté par les conventions de Genève de 1929 et 1949. Avant cela un prisonnier c’est souvent un poids mort, dans l’antiquité il était souvent réduit en esclavage, quand c’était un officier ou un souverain il servait d’otage ou de monnaie d’échange. Quand cette monnaie n’avait pas de valeur, son sort était laissé à la discretion de l’armée victorieuse.
Et il y a une expression latine très claire sur le sujet : Vae Victis (malheur aux vaincus).

Placard de sable

Napoléon est envoyé faire la guerre en Egypte par le Directoire.
Le jeune général bénéficiait d’une renommée encombrante après ses victoires dans la campagne d’Italie, à Arcole ou Rivoli, on le savait ambitieux, c’était donc probablement un moyen de l’éloigner de Paris tout en profitant de ses talents pour écorner la puissance commerciale anglaise.
De son coté Napoléon y voit le moyen d’agrandir sa renommée et se voit marcher dans les traces d’Alexandre le grand ou de César.
La guerre d’Egypte durera plus de deux ans, un tiers des effectifs français y meurt de maladie ou des combats. Si on parle souvent d’expédition c’est que l’armée était accompagnée de 167 savants, ingénieurs, historiens et artistes.

Les pestiférés de Jaffa

Pour contrer la propagande anglaise sur ses exactions à Jaffa, Bonaparte fait immortaliser sa visite aux pestiférés de la ville en mai 1799. Une partie de l’armée de Napoléon contracte en effet la maladie.
Le tableau Les pestiférés de Jaffa est peint en 1804 par Antoine-Jean Gros, cinq ans après les évènements, c’est une des nombreuses oeuvres de propagande qui assureront sa renommée à Napoléon, représenté dans une pose noble et lumineuse, à l’image des rois de France réputés guerir les maladies par simple contact. On oublie pour l’occasion que le général avait proposé d’euthanasier les malades par commodité.

Remords

Napoléon n’a jamais vraiment exprimé de regrets d’avoir fait assassiner 3000 hommes désarmés. En fait il ne regretta qu’une chose : la liberté dont il bénéficiait en Égypte.
Le comte Chaptal rapporte ces paroles de l’empereur :

Il n’y a que Wellington et moi, en Europe, capables d’exécuter ces mesures. Mais il y a cette différence entre lui et moi, c’est que cette France, qu’on appelle une nation, me blâmerait, tandis que l’Angleterre l’approuvera. Je n’ai jamais été libre qu’en Égypte. Aussi m’y suis-je permis des mesures pareilles.

Iconographie

Webographie

  1. Le massacre de Jaffa par Olivier Favier, reporter historien, sur dormirajamais.org
  2. wikipedia (histoire du tableau Les Pestiférés de Jaffa)
  3. Conférence sur le massacre par l’historien Patrice Gueniffey sur un blog royaliste et légitimiste, “Christ roi”.

Bibliographie

  1. Chaptal, Mes souvenirs sur Napoléon par le comte Chaptal publié par son arrière-petit-fils, Paris, 1893, p. 303-304.

Musique

Marche Militaire D733 de Franz Schubert interprétée par Markus Staab