épisode 39
Japon, août 1945
publié le 4 avril 2019
Obtenir le nombre exact de victimes des bombardements atomiques sur le Japon en août 1945 est compliqué, les victimes ayant été en grande partie brûlées ou ensevelies. Le chiffre cité dans la vidéo est une synthèse des estimations les plus récentes mais le maire d’Hiroshima en 2005 évoquait le nombre total de près de 240 000 victimes rien que pour sa ville.
Alors que la bombe utilisée à Nagasaki était plus puissante, le nombre de victimes a été moins important, probablement à cause de la nature plus vallonné du terrain et à la propagation plus lente des incendies. On peut noter qu’une campagne intensive de bombardements «conventionnels» avait été lancée sur Tokyo en février, mars et mai 1945, l’utilisation de bombes incendiaires avait déjà fait plus de 100 000 victimes.
Le premier explosif utilisé militairement à grande échelle est la poudre noire, un dosage délicat de salpêtre, de charbon de bois et de soufre.
Les premières utilisations se font au XIIIe siècle et il faut attendre le XIXe pour que les chimistes mettent difficilement au point la nitrocellulose puis la nitroglycérine, stabilisée dans la dynamite par le fameux Alfred Nobel en 1867.
Au début du XXe le TNT, TriNitroToluène, plus stable et maniable est adopté par l’armée allemande. Il sera utilisé jusqu’à aujourd’hui dans les bombes et autres engins explosifs de par le monde.
Il reste l’indicateur de puissance des bombes, indiqué en équivalent de tonnes de TNT.
La plus grosse bombe conventionnelle a été utilisée par les américains en Irak en 2017, d’une puissance équivalente à 11 tonnes de TNT, elle était composée d’un explosif appelé H6, dont le TNT n’entre que pour 30% de la composition.
La Bombe Atomique est citée explicitement dans le discours de capitulation de l’Empereur du Japon HiroHito :
En outre, l’ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d’une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes.
Il semble pourtant que l’efficacité stratégique des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ait été très surévaluée : en août 45, le Japon est très affaibli par le blocus allié, le pays manque de pétrole et des ressources qui lui permettraient de continuer la guerre.
En plus l’invasion de la Mandchourie par l’Union Soviétique a précipité une capitulation qui n’était plus qu’une question de jours.
D’ici à dire que les Etats-Unis ont profitté d’un terrain d’expérimentation pour leur nouvelle arme il n’y a qu’un pas, surtout qu’en tant qu’occupant, ils ont pu observer et mesurer les impacts à court et long termes des effets de la bombe sur les populations locales.
Devant l’escalade de production des armes nucléaires, liée notamment à la guerre froide, l’ONU a initié la création de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique en 1957.
En 1968, un premier traité de non prolifération des armes atomiques est signé entre les principaux pays disposant de la force de frappe nucléaire.
À partir de 1972 sept traités sont successivement signés par les Etats-Unis et l’union Soviétique puis la Russie pour réduire le nombre de leurs têtes nucléaires. En 1996 un traité d’interdiction complète des essais nucléaire a été proposé mais il n’est toujours pas entré en vigueur.
Un certain nombre d’armes atomiques ont été perdues, principalement dans les océans.
Citons entre autre :
- en février 1958, suite à une collision, un bombardier B47 américain, largue la bombe de 2Mt qu’il a dans sa soute au large de la Floride, la bombe n’a toujours pas été retrouvée
- en décembre 1965, un avion américain chargé d’une bombe atomique de 70kt glisse d’un porte avion et sombre par 5000m de fond au large du Japon
- en mai 1968, le sous-marin américain USS Scorpion, coule non loin de l’archipel des Açores avec un réacteur et au moins deux torpilles nucléaires
- en octobre 1986, le sous-marin russe K219 coule au large des Bermudes, avec deux réacteurs et 30 têtes nucléaires à son bord.
l’été (presto) d’Antonio Vivaldi interprété par John Harrison