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épisode 40

Mystic Fort

Amérique du Nord, 1637

publié le 13 mai 2019

compléments

La fin des péquots

Sassacus, le chef Pequot est tué quelques semaines après le massacre par une tribu adverse, des Mohawks (Iroquois) qui envoient sa tête aux Anglais en signe d’allégeance. Si la tribu a presque disparu, il existe malgré tout encore des descendants des Péquots, il y a même un musée Péquot situé dans le Connecticut à proximité d’une réserve.
Notons que le premier sceau des colons du Massachusetts, datant d’avant 1689, montrait un natif portant un arc, la flèche tournée vers le bas en signe de paix, un philactère sortant de sa bouche lui faisait dire «come over and help us» une citation biblique (Paul, actes 16:9) qui témoigne de la condescendance de ces nouveaux arrivants qui considéraient les habitants de ce nouveau monde comme des sauvages à éduquer. Le drapeau de l’état porte toujours le personnage mais la devise à changé.

la statue du héros

La statue en bronze du capitaine John Mason, meneur du massacre de Mystic Fort, est située à Windsor dans le Connecticut, état voisin du Massachusetts. Elle était placée à Groton sur une place publique mais a dû être mise à l’abri dans un parc plus isolé. Elle faisait l’objet de virulentes critiques des natifs et était victime de vandalisme, régulièrement recouverte de peinture et marquée de l’inscription «murderer» (assassin).

Néfaste isolement

Les Amérindiens ont bénéficié d’un des plus longs isolements de l’histoire humaine. S’ils n’étaient évidemment pas exempts de maladies, ils ne connaissaient pas certains virus venus avec les européens, ce qui les rendait particulièrement démunis face à de simples maladies infantiles comme la rougeole.
Il n’est pas question de minimiser les massacres perpétrés par les colons, celui de Mystic fort en est un exemple, mais si les populations locales sont passées de près d’une dizaine de millions d’individus au début du XVIe siècle (estimation sujette à débats et discussions) à 375 000 au milieu du XIXe pour la seule Amérique du Nord, c’est principalement à cause du choc epidémiologique. Surtout quand il a été un peu aidé, comme en 1763 quand Jeffery Amherst le gouverneur anglais fait distribuer aux tribus locales des couvertures infectées par la variole, histoire d’accélérer un peu le destin. D’ailleurs pour beaucoup, si les natifs mouraient en si grand nombre de maladies bénignes c’était un signe que Dieu voulait que ces territoires soient peuplés par de vrais croyants.

Variole

Maladie vaguement cousine de la varicelle, la variole ou petite vérole - smallpox en anglais - couvrait une personne de boutons pustuleux, d’abord sur le visage puis sur tout le corps. Si la maladie n’était pas forcément létale en soi, les complications et infections qu’elle engendrait menaient à la mort dans près d’un cas sur quatre. Le roi de France Louis XV en est mort à l’âge de 64 ans.
La maladie a pu être éradiquée en 1977, date du dernier cas recensé, grâce à un traitement issu de la variante bovine de la maladie moins virulente pour l’homme, qui s’appelle la vaccine (cowpox), une maladie qui donna d’ailleurs son nom au traitement, le vaccin. Les souches de varioles, même en laboratoire, ont toutes été détruites mais les souches de vaccine ont été conservées au cas où la maladie referait surface.

Iconographie

Webographie

  1. Wikipedia (la guerre des Péquots)
  2. Connecticut museum (sur la statue de John Mason)
  3. Pequot Museum (Document PDF sur le mode de vie des amérindiens)
  4. YouTube (docufiction comme les américains savent le faire sur le massacre de Mystic Fort)
  5. Wikipedia (article sur Henri Bouquet, mercenaire Suisse qui a concaincu Jeffery Amherst d’utiliser la variole comme première arme bactériologique)

Bibliographie

  1. Collectif, Les indiens d’Amérique, Des Micmacs au Red Power, L’Histoire Editions, 2012, 96p.
  2. Steven T Quatz, The Pequot War Reconsidered The New England Quarterly Vol. 64, No. 2 (Jun., 1991), pp. 206-224

Musique

Le Carnaval des Animaux (III) de Camille Saint-Saens interprété par le Seattle Youth Symphony